Afrique du Sud et Algérie :
Convergences ... et Divergences
Jamal Mimouni(*)
(Article apparu incomplet dans le Quotidien d'Oran du 12 Avril 2010)
Alors que le
compte à rebours a commencé pour
Ce sont aussi,
avec l’état d’Israël, les trois seuls pays au Monde, ou le colonialisme a pris
la forme d’un colonialisme de peuplement. Pour l’Afrique du Sud ce fut un fonds
de population Hollandais suivit d’une couche Britannique après la guerre des
Boers qui déboucha sur l’occupation anglaise. S’ajoute aux blancs appelés Afrikaners
et de confession principalement protestante, les autochtones dits
« noirs » (Zoulous et autres) et les anciens esclaves originaires
principalement du Mozambique et adhérents aux religions africaines
traditionnelles, ainsi qu’une population immigrante d’origine Malaise (Sumatra,
Ile de
Pour l’Algérie,
le fonds de population exogène fut principalement Français. La classification
était bien plus simple, il y avait d’une part la population
« européenne » d’Algérie[3] qui
se référaient comme les Français d’Algérie, et il y avait le reste, Arabes,
Berbères, Chaouis, Mozabites, appelés collectivement arabes ou de manière
interchangeable de musulmans. Les uns étaient les seigneurs, les autres après
avoir été matés, enfumés, affamés, et spoliés de leur terres, furent relégués
comme citoyens de deuxième catégorie, la généreuse devise de
Là où les Analogies s’Arrêtent
Deux terres
similaires, symétriquement situées géographiquement, deux systèmes de
domination imposés à leurs habitants qui malgré leurs spécificités étaient
foncièrement basés sur la notion de race. La comparaison s’arrête là, car leur
histoire contemporaine respective diverge singulièrement. L’Algérie a obtenue
son indépendance suite à une guerre d’indépendance sanglante contre une armée
moderne supportée par l’Otan, guerre d’autant plus féroce que
L’Afrique du Sud
quant à elle ne put se libérer du carcan de l’apartheid qu’après une longue
lutte qui n’entra dans sa phase active qu’avec les massacres de Sharpeville en
1961[4] pour
se terminer en 1992. Lutte interminable suivant les standards des autres luttes
d’indépendance qui consomma plusieurs générations de militants. Cette lutte
résulta en une passation de pouvoir qui n’a pas de précédent dans l’histoire
contemporaine voire humaine ; une minorité en possession de tout son
arsenal répressif et sans avoir subie de perte matérielle ou humaine
significative qui remet le pouvoir à une majorité largement désarmée dans tous
les sens du terme. En effet, la lutte armée en Afrique du Sud, contrairement au
cas en l’Algérie, ne fut menée que de
manière sporadique et ne fut pas l’élément décisif qui força la décision[5].
Une politique de réconciliation fut mise en œuvre qui fut là aussi une autre première dans l'histoire politique de l'humanité sans exagération aucune. Disons pour être plus direct, et comme le reconnaissent les Sud-Africains eux-mêmes, que la politique de réconciliation est en fait la politique de comment éviter que les non-blancs prennent vengeance des blancs, ce qui aurait abouti à un bain de sang d'une ampleur qui dépasserait l'entendement tant les haines étaient profondément ancrés. Le problème aussi posé était que faire des hommes et des femmes d'une communauté liée à un régime criminel et inhumain? Comment aussi pardonner aux bourreaux qui vivaient toujours librement en Afrique du Sud, et sous quelles conditions? Mais aussi, comment rendre justice aux victimes sans faire dérailler le processus de transition. Le mouvement de résistance à l'apartheid est en large partie l'héritière de la lutte non violente d'un Martin Luther King elle-même inspirée par la philosophie de non-violence de Mahatma Gandhi. Cette politique de sagesse dont ont fait preuve tant les leaders de l'ANC que le gouvernement blanc, chacun mesurant les graves enjeux et les conséquences redoutables d'un échec, a été un succès sans précèdent et constitue une autre première dans l'histoire de l'humanité[6]. La commission de réconciliation était présidée par l'Archevêque Desmond Tutu, personne d’une autorité morale irréprochable et militant pacifique des droits civiques avec de plus l'aura que lui conférait son prix Nobel de la paix. Ainsi les bourreaux passèrent -il aux aveux à visage découvert, et en toute transparence, avant d'être pardonnés[7]. Ces aveux et repentance étaient nécessaires pour que, comme l’exprimait si bien cette mère courage (Joséphine MSWELI) qui a vu ses fils kidnappés par les forces spéciales puis exécutés sans laisser de trace[8] :
"Je veux que ceux qui ont assassinés mes fils se manifestent. Je veux leur parler avant de leur pardonner. Je veux savoir qui sont-ils et comprendre pourquoi ils ont agi ainsi."
Comme en Algérie avec les porteurs de valises et certains intellectuels de gauche, il y avait en Afrique du Sud des relais possibles, des personnalités blanches qui avaient épousé la cause antiapartheid et étaient même membres de l'ANC.
Concernant la politique de réconciliation menée dans notre pays après les évènements de la décennie noire pour laquelle le mot d’ordre était de ne pas savoir et de ne pas chercher à savoir, elle est clairement aux antipodes de celle menée en Afrique du Sud. C’est en fait une sorte de tampon de l’oubli que l’on a apposé aux événements vécus durant les années 90, une politique de désengagement absolu de responsabilité. Il y manque clairement la dimension morale de justice oh combien islamique pourtant. Il y a en effet dans la vérité crue des faits une rédemption collective. Le pardon se nourrit de reconnaissance et de regrets de la part du bourreau[9]. Et puis, les faits gravés dans la conscience collective ont une valeur pédagogique en ce qu’ils permettent de ne pas permettre la répétition des errements passés. Comment peut-on espérer ne pas répéter ces erreurs si ces dernières ne sont pas connues et reconnues comme telles ? Comment pardonner quant aucun acte de contrition ne vient accompagner les aveux ? Pire encore, lorsque personne n'est passé aux aveux.
De manière parallèle à Robben Island et au fameux District 6 en Afrique du Sud, pourrait-on imaginer un jour une situation où les bagnes de Lambèze à Berrouaghia, les grottes des Monts du Dhahra où eurent lieu les enfumades de tribus rebelles par le maréchal Bugeaud, deviennent des lieux de recueillement pour tous les êtres épris de paix, mais en particulier pour les pieds noirs et leurs descendants ? C'est matériellement possible dériger de tels monuments mémoire car les lieux existent ainsi que les témoignages historiques détaillées des perpetrateurs. Quant est-il de la décennie noire dont, comme un trou noir qui engloutit tout object y pénétrant, on l'a escamoté de l'histoire: pas d'archives, pas de trace aucune, et en sus l'imposition d'une loi du silence pour les survivants. Au moins les disparus d'Argentine ont leurs monuments et espaces de commémoration tel le fameux Musée de la Mémoire de Rosario pour les disparus de la province de Santa Fe.
Morceau Libre de Politique Fiction
Une question lancinante qui me taraudait alors que je visitais cette mythique ile de Robben Island était si tout cela aurait été possible pour l’Algérie. Et si cela aurait eu lieu, combien différent aurait été la scène politique et économique de l'Algérie ? Aurait-on pu réaliser les aspirations nationales et culturelles des Algériens tout en profitant du savoir faire des colons ? Liés à cette question se situent les deux interrogations suivantes:
- Les Algériens auraient-ils pu pardonner aux colons leurs crimes haineux durant la nuit coloniale?
- Les colons étaient-ils intégrables à l'Algérie Algérienne comme les Afrikaners ont su le faire quant à l'Afrique du Sud de la majorité noire moyennant des aménagements ?
La réponse à la première hypothétique interrogation est bien difficile à répondre, l'Algérien étant impulsif pour ne pas dire violent, et les règlements de compte au sein même de la famille révolutionnaire après l'indépendance augurent mal pour une intégration des européens ou du moins créer un modus vivendi durable[10].
Essayer de répondre à la deuxième interrogation est tout aussi problématique. Même si le fonds de population des colons et des blancs d'AS est assez similaire et la hargne et le mépris des blancs envers les noirs n'était pas moins significatif que celle des colons envers l'indigène, il y a cependant une différence psychologique de taille entre les deux populations exogènes. L'existence pour les pieds noirs d'une métropole comme ultime recours alors que les blancs d'Afrique du Sud qui avait coupés ses attaches avec les pays colonisateurs depuis plus d'un siècle, étaient en quelque sorte au pied du mur. Ils n’avaient nulle part ou émigrer au cas échéant[11].
Les colons auraient-ils pu accepter que l’Algérie assume son Algérianité dans toutes ses composantes, nationale, culturelle et en particulier linguistique, que l’Islam soit la religion de l’Etat, et enfin que le colonialisme soit relégué à un sombre chapitre de l’histoire du pays?
Cette différence de taille consacrée par les accords d’Evian est aboutissement d’une lutte armée implacable et ou la partie algérienne a obtenu l’indépendance en des termes infiniment plus favorables relativement parlant que la majorité Sud Africaine. Ces accords entérinaient la souveraineté Algérienne exclusive sans partage, même si pour des raisons tactiques les négociateurs Algériens acceptèrent des clauses qui limitaient en partie son indépendance économique[12] dont elle s’en affranchira rapidement une fois l’indépendance acquise[13]. Il n’y avait aucun partage de pouvoir, seul était mis en place un aménagement de la spécificité culturelle de la population européenne, notamment linguistique et religieuse. Les Algériens européens qui choisissaient de rester et d’opter pour la nationalité Algérienne n’avait aucun droit spécifique au-delà du droit à l’égalité devant la loi. Il n’était pas une composante nationale de la nouvelle nation algérienne mais un reliquat de population d’une période honnie et qui avait de toute façon le droit de choisir à tout moment de retourner en métropole[14]. Même la langue française n’a pas été retenue comme seconde langue officielle. En termes militaires cela s’appelle une capitulation.
Les Sud Africains blancs par contre étaient au pied du mur d’une autre manière et les négociations de passation de pouvoir évoluèrent différemment. L’acceptation du pouvoir de la majorité sans aucun autre garde fou explicit se faisait dans le cadre des lois antérieures. Seul le système politique et judiciaire de l’apartheid était démantelé. Il n’y avait rien à négocier du coté politique car l’important était ailleurs. Il s’agissait de garder un pays en état de marche, une économie, l’armée, la police tous les services de l’Etats fonctionnels ; ce qui permettait de garantir à la minorité blanche son lebensraum social, culturel et économique. Bien sûr, il faut deux parties pour faire un accord, et sans l’extrême sagesse de l’ANC avec à sa tête Nelson Mandela, cela aurait été un marché de dupes.
Déambulant dans les couloirs de la section A de haute sécurité de Robben Island. |
Robben Island : l’Ile bagne déclarée World Heritage Site, symbole de l’oppression et de la brutalité humaine. |
La cellule numéro 664 de Nelson Mandela, qui fut incarcéré plus d’un quart de siècle en confinement solitaire. |
Le Meilleur des Deux Mondes
Poursuivant ce parallèle entre les deux pays plus loin, que ce serait-il passé si les colons seraient restés après l’indépendance ?. On peut imaginer que les balbutiement de l’après indépendance ou nous partîmes quasiment à zéro auraient été évités et on aurait eu le meilleur des deux mondes. D’un coté une majorité fière du recouvrement de son indépendance et maître de sa destinée, et à terme une prospérité économique grâce au dynamisme et au savoir faire de la communauté d’origine européenne. Ceci aurait permis à l’Algérie de se développer rapidement et de se démarquer des autres pays du Tiers Monde. Il est en effet une vérité toute simple que les pays nouvellement colonisées n’ont été que très peu conscients dans l’euphorie du recouvrement de leur souveraineté, mais que plusieurs décades après la décolonisation a rendu évidente : La richesse et la prospérité d’un pays ne se compte pas en qui détient le pouvoir ni sur les richesses naturelles, elle se base sur le niveau d’éducation de ses citoyens. En un mot, c’est une question de matière grise (et de manière concomitante de gestion) et non de finance. L’Algérie aujourd’hui, comme bien d’autres pays du Tiers Monde, a à sa disposition une manne pétrolière qu’elle ne sait cependant faire fructifier par manque de savoir faire et de bonne gérance. Cela recouvre assez bien la notion de bonne gouvernance. Le dynamisme extraordinaire des pays d’Asie du Sud-Est avec peu de ressources naturelles et sous des régimes « autoritaires » est un autre cas d’école en la matière.
Un Raccourci Astronomique ... Révélateur
Un raccourci saisissant du
contraste entre les deux situations m’a
été offert lors de ma visite tout récemment du télescope SALT[15], le plus
grand télescope de l’hémisphère Sud dans le Sutherland près de Cape Town, avec
son imposant miroir principal de 11m de diamètre. L’Algérie n’a bien sûr rien
d’équivalent. Elle n’a en fait aucun observatoire digne de ce nom. Pourtant,
poursuivant l’analogie historique entre ces deux pays, l’observatoire de
Bouzaréah sur les hauteurs d’Alger est
le deuxième observatoire Africain après celui de Cape Town, tout deux fondés
durant le 19ième siècle, et à l’indépendance de l’Algérie, les deux
observatoires étaient comparables.
Or le seul télescope installé depuis l’indépendance, est un 60cm de construction italienne installé il y a quelques années au pire endroit que l’on pourrait imaginer, faisant face à la baie d’Alger et en plein tissu urbain[16]. Inutile d’ajouter que jusqu'à ce jour il n’ jamais effectué d’observation astronomique sérieuse.
Le « Devoir de Mémoire » Version Sud-Africaine
Ce nouveau modus vivendi qui s’est instauré en Afrique du Sud entre les blancs et la majorité principalement noire a eu pour corollaire la condamnation totale et sans appel de l’apartheid. La conscience blanche a su s’élever moralement et réaliser dans sa grande majorité que le système était un mal absolu, et qu’il n’y avait pas de place pour une nostalgie à cet égard.
Il faut voir comment nombre de blancs, et bien peu d’Africains en fait, se rendent à Robben Island comme un lieu de recueillement, visitant les cellules des militants anti-apartheid, lisant pieusement les messages inscrits sur leurs murs, les faisant lire à leur enfants[17].
Pèlerinage et commémoration. La visite de ces lieux en famille joue un rôle de catharsis sociale et d’éducation citoyenne. |
Le « devoir de mémoire » comme action morale éminente où on se met à la place des victime, et qui va au delà d’une commémoration de lieux et de personnes familières. |
Voir les criminels de face et les nommer. A droite le portrait du criminel notoire, E.Terreblanche, qui vient d’être assassiné par des travailleurs noirs. Pour l’Algérie, cela correspondrait à y voir des Bigeard, Massu, Aussaresses, ainsi que des Clauzel, Bugeaud, Saint-Arnaud… |
Les colons auraient-ils été capables de s’élever humainement et spirituellement pour se rendre compte combien l’entreprise coloniale derrière les slogans mensongers de progrès et de civilisation était une entreprise de destruction ? Il n’est pas nécessaire pour cela de se vouer à l'exécration ou de faire acte de remord collectif, il s’agit seulement d’avoir la décence de ne pas parler de gloire là ou les Algériens ne voient que pages tragiques faites de massacres, de dépossession et de déculturation et de mépris de l’autre[18]. Après tout, les individus ne sont pas responsables des actes des Etats, même s’ils paient souvent les conséquences des errements de ces derniers. Il s’agit seulement de ne pas faire l’apologie du crime[19].
La coexistence entre les deux communautés n’est plus d’actualité désormais vu que les pieds noirs sont passés à coté de l’histoire, et ce sursaut moral consistant à condamner le colonialisme comme crime contre l’humanité par les pieds noirs eux-mêmes n’a pas eu lieu. Et l’histoire de l’Algérie diverge ainsi fondamentalement de celle de l’Afrique du Sud.
Pour le
gouvernement Français par contre, entité souveraine et qui de plus se veux être
une entité morale et veux hypocritement juger les crimes des autres (tels que
les massacres d’Arméniens durant la première guerre mondiale), il est urgent
d’assumer son passé[20]. Le
jour où
(*) Jamal Mimouni est Professeur à l’Université Mentouri de Constantine, directeur de l’Ecole Doctorale d’Astrophysique, et président de l’Association Sirius d’Astronomie. Il est aussi Vice Président de l’Union Arabe de l’Astronomie et des Sciences de l’Espace (AUASS)
[1] J’ai ainsi parcouru des centaines de km de steppe allant vers le Nord à partir de Cape Town, ce qui correspond à se déplacer vers le Sud par rapport à la façade Méditerranéenne de notre pays, et rien de ce que je voyais ne se distinguait des paysages de nos hauts plateaux.
[2] Les immigrants indiens
venant des colonies de
[3] Le vocable pieds noir est apparu tardivement.
[4] Il est à noter que l’ANC fut crée en 1912 alors que le FLN, héritier du mouvement national, fut créé pour ainsi dire dans le souffle de la bataille.
[5] Mené
par «
[6] Notons toutefois l'exemple
du Prophète lors de la conquête de
[7] En fait, seuls ceux qui ont pu démontrer que leurs crimes étaient politiquement motivés étaient pardonnés.
[8] Good & Evil, Stories and Pictures from the Truth & Reconciliation Commission, J.Edelstein, Coldtype 2002
[9] Ceci est congruent avec la notion de tawba en Islam où le pardon divin envers le pêcheur n’est acquis qu’à la condition que la reconnaissance et le regret de la faute s’accompagnent d’une ferme résolution de ne pas la répéter.
[10] Malgré cela, des centaines de fermiers bancs ont été tués depuis la fin de l’apartheid en 1994 dont bon nombre pourraient être pour cause de vengeance.
[11] Il est significatif que durant la période coloniale les deux populations étaient désignées comme Européenne et Musulmane. Même dans les accords d’Evian consacrent ce terme au détour d’une clause sur les tribunaux provisoires.
[12] Mais en contrepartie elle obtenait entre autre un statut un privilégié pour les Algériens en France.
[13] Les clauses secrètes des accords d’Evian, limitées dans le temps d’ailleurs, n’étaient pas contraignantes pour l’Algérie dans son fonctionnement normal.
[14] La double nationalité qu’ils pouvaient se prévaloir à travers les accords d’Evian était de fait une condamnation de cette cœxistence, leur exode y était inscrit en filigrane. Cette clause était si déstabilisante que toute convulsion interne, tout réajustement politique sur la scène algérienne post indépendante tel que la réforme agraire, était prône à réaliser ce que l’OAS a su réaliser immédiatement après le cessez le feu.
[15] SALT pour South African Large Telescope, télescope qui fut conçu et réalisé en grande partie par les Sud Africains eux-mêmes !
[16] Mentionnant sur une note optimiste le projet
d’Observatoire national des Aurès que le Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de
[17] De manière parallèle à Robben Island et au fameux District 6 en Afrique du Sud, pourrait t-on imaginer un jour une situation où les bagnes de Lambèze de Berrouaghia, les grottes des Monts du Dhahra où eurent lieu les enfumades de tribus rebelles par le maréchal Bugeaud, deviennent des lieux de recueillement pour tous les êtres épris de paix, mais en particulier pour les pieds noirs et leurs descendants ?
[18] La
terrible répression des manifestations du 17 Octobre 1961 à Paris de la
communauté Algérienne est à maints égards le Sharpeville français, sauf que le
contexte était différent. Les massacres de Sharpeville étant en grande partie
le déclencheur du mouvement de révolte en Afrique du Sud, alors que les
manifestations de 1961s’étaient déroulées en phase terminale de la révolution
algérienne. La différence aussi c’est que ces derniers ont eu lieu au coeur de
l’Europe civilisée par une police d’Etat en plein contrôle de ses moyens. De
plus, jeter des dizaines d’hommes et de femmes dans
[19] Parler du « devoir de mémoire » comme c’est la mode actuellement, notion oh combien ambiguë, n’est –il pas une façon de ne pas reconnaître les faits ?
[20] D’autres pays européens
l’on fait tels que l’Allemagne vis-à-vis du nazisme et l’Italie vis-à-vis de la
colonisation de