
Il regrette cette façon peu convenable de maintenir tout un pays en attente
jusqu'à une heure tardive de la nuit.
En dépit de toutes les avancées scientifiques, les pays musulmans, dont l'Algérie, demeurent confrontés au problème, relatif à l'observation du croissant lunaire pour déterminer le début et la fin du mois du Ramadhan. Ce problème a-t-il un lien avec une difficulté, une absence ou un manque scientifique pour fixer, voire arrêter la date et l'heure de l'apparition du croissant lunaire? Serait-il possible de donner les dates du début du mois de Ramadhan et de l'Aïd à l'avance? Jamel Mimouni, Pr de physique à l'Université Mentouri, à Constantine, membre du Bureau exécutif de l'Union arabe de l'astronomie et des sciences de l'espace (Auass), et président de l'Association Sirius d'astronomie basée à Constantine, répond à quelques questions, afin de permettre une meilleure compréhension, relativement à la polémique survenue, il y a quelques jours sur la date et l'heure du début et la fin du mois de Ramadhan. Selon notre interlocuteur, joint hier par téléphone, «la problématique de la détermination des mois de Ramadhan et celui de Chaoual tourne en fait autour de la question de la vision du croissant lunaire. «L'interprétation majoritaire des fuqaha exige une observation visuelle de la nouvelle lune».
En se basant sur des données scientifiques d'astronomie le professeur affirme «le début du Ramadhan ne peut être que lundi 1er août du fait que le croissant, le soir du dimanche 31 août (correspondant à la nuit du doute en Algérie) ne peut être formé».
Il enchaîne, qu'il ne s'agit nullement d'un problème de moyens scientifiques, car, dit-il, «de toute façon l'on ne tient pas compte de la vision du télescope». Et de souligner «à moins que l'on se base sur la visibilité de la lune au sud de l'Afrique, à ce moment-là le premier jour du Ramadhan sera le 1er août».
Donc tout dépendra de ce que décidera le comité de l'observation. «Si c'est local, le premier jour du Ramadhan ne peut être que le deuxième jour du mois d'août, par contre, si c'est général, le premier jour du mois de Ramadhan sera le 1er août», souligne M. Mimouni. Le professeur dit défier quiconque signifiant le contraire. Il argumente: «Astrologiquement parlant, localement, la lune se couchera avant le soleil ce qui exige de compléter le mois de Chaâbane à 30 jours, pour que Ramadhan soit un 2 août, c'est ce que prouvent les moyens scientifiques». Sollicité il y a plusieurs années dans le cadre de la Nuit du doute, le Pr Mimouni parle pourtant, d'une solution adéquate, déjà adoptée par les musulmans aux Etats-Unis et qui peut être adoptée par les musulmans du monde entier à l'avenir.
Ainsi, on en finira définitivement avec la question du pourquoi les musulmans doutent toujours... Le professeur regrette cette situation très peu convenable maintenant tout un pays en attente jusqu'à une heure tardive de la nuit. En effet, comme chaque année à la veille de ce qui est appelé la Nuit du doute, les citoyens se retrouvent dans l'expectative ne sachant pas s'il vont travailler le lendemain ou non, avec quelles horaires, s'ils vont jeûner ou pas.
Une situation qui engendre d'énormes perturbations et qui nuit particulièrement à la rentabilité et à l'efficacité économique de notre pays. «Avec des moyens scientifiques, on s'habituera ainsi à connaître à l'avance le début du mois de jeûne et la fête de l'Aïd comme on s'est habitué à ne plus scruter le ciel pour repérer la position du soleil afin de déterminer les heures de prière», préconise le professeur.
Si la solution d'harmonisation continue à ne pas marcher, l'utilisation du critère de la conjonction par rapport à un point de référence, tel que La Mecque, qui pourrait constituer la seule solution viable pour l'Oumma. Pourtant, cette solution était bien pratiquée en Algérie, durant les années 1970 et même défendue par feu Cheikh Ahmed Hamani, comme l'explique le professeur dans l'un de ses articles.
Cette solution n'est plus prise en considération aujourd'hui. Pourtant, elle répond à un besoin planétaire et n'est pas contraire aux principes fondamentaux de l'Islam. |